Agroecology in Latin America: the first public policies

A comparative analysis of public policies in favor of agroecology in Latin America shows that, despite the growth of this trend, it is still very marginal in terms of production, marketing and public support. For the authors, agroecology requires flexible measures that are thought out across the territory and the creation of broader coalitions for a healthy and environmentally friendly diet.

Eight Latin American countries have lent themselves to comparative analysis of their policies and instruments to support agroecological transition. This work was carried out by partners of the partnership mechanism "Public Policies and Rural Development in Latin America" network. They have just been published with the support of FAO and were the subject of an international seminar held in Porto Alegre (Brazil) in early October. The discussions resulted in the formulation of a further regional study on this subject, in particular on the role of innovation systems in the implementation of agroecology.

The analysis identified three types of trajectories leading to the adoption of these agroecological support policies and mechanisms:

• the pressure exerted by social movements (NGOs, producer and consumer organizations),

• financial, economic or climate crises that constrain farmers' access to inputs,

• and finally, government initiatives such as certification tools, particularly for organic products, or payments for environmental services or agri-environmental measures.

After land reform and support to family farming policies, a second generation of policies has been important for the promotion of agroecology in Latin America and the Caribbean. These are generally participatory mechanisms for supporting food and nutrition security, territorial development and rural "good living". This is also the case for measures to promote short circuits, agroecological proximity markets, public purchases of food from family farms with higher prices for ecological production or urban agriculture programs.

Specific public policies are starting to emerge

In recent years, agroecology has emerged in Latin America as an alternative to conventional production systems and agribusiness. In Brazil, a national support program for agroecology and organic farming has been in place since 2012, affecting nearly 60,000 farms. In Nicaragua, a law to promote agroecology and organic production is promulgated in 2011. Although it encounters difficulties in implementation, this law represents an important step in the recognition of these alternative forms of production. In El Salvador, a policy of support for agroecology is proposed to the government by the National Committee for Family Farming in August 2017.

The study reveals two conditions for the development of agroecology:

• the development of agroecological specific technical advice, as well as support to local seed management networks and agroecological knowledge through research, extension and training.

• Measures considered at the territory level, whereas they were initially at the level of the plot or production unit. The territorial dimension is that of the management of natural resources, landscapes, networks of knowledge and knowledge, the organization of local commerce ...

The findings of the study indicate a growing recognition of agroecology for dealing with climate, geopolitical and financial crises that affect conventional farming systems. Butagroecology is still very marginal in terms of production and marketing. Especially since it emerges in the framework of majority public policies generally contrary, even hostile to its principles. Dissemination and training efforts were carried out by social movements, producer organizations, technical schools, universities, NGOs and public agricultural extension services. However, there is still a strong link with consumers to build broad coalitions for healthy and environmentally friendly food. The formation of such movements also depends on alliances between the currents of agroecology, organic farming, biodynamics and permaculture.

Agroécologie en Amérique Latine: les politiques publiquespassées au crible de la recherche

Une analyse comparée des politiques publiques en faveur de l’agroécologie en Amérique latine montre que malgré l’essor de ce courant, il reste encore très marginal en termes de production, de commercialisation et d’appuis publics. Pour les auteurs, l’agroécologie exige des mesures souples pensées à l’échelle du territoire et la constitution de coalitions élargies en faveur d’une alimentation saine et respectueuse de l’environnement.

Huit pays* d’Amérique latine se sont prêtés au jeu de l’analyse comparative de leurs politiques et instruments d’appui à la transition agroécologique. Ces travaux ont été réalisés par des partenaires dudispositif en partenariat « Politiques publiques et développement rural en Amérique latine ». Ils viennent d’être publiés avec l’appui de la FAO et ont fait l’objet d’un séminaire international qui s’est tenu à Porto Alegre (Brésil) début octobre. Les débats ont abouti à la formulation d’une étude régionale plus poussée sur ce sujet, en particulier sur le rôle des systèmes d’innovation dans la mise en œuvre de l’agroécologie.

L’analyse a permis d’identifier trois types de trajectoires conduisant à l’adoption de ces politiques et dispositifs d’appuià l’agroécologie (voir encadré):

  • lapression exercée par les mouvements sociaux (ONG, organisations de producteurs et de consommateurs),
  • les crises financières, économiques ou climatiques qui contraignent l’accès des agriculteurs aux intrants,
  • et enfin, les initiatives gouvernementales comme les outils de certifications notamment pour le bio, ou encore les paiements pour services environnementaux ou mesures agro-environnementales.

Après les politiques de réforme foncière et d’appui à l’agriculture familiale, une seconde génération de politiques a été importante pour la promotion de l’agroécologie en Amérique latine et dans les Caraïbes.Il s’agit de dispositifs, généralement participatifs, d’appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, audéveloppement territorial et au « bien-vivre » rural. C’est aussi le casdes mesures de promotion descircuits courts, des marchés de proximité agroécologiques, des achats publics d’aliments issus de l’agriculture familiale avec majoration des prix pour la production écologique ou encore des programmes d’agriculture urbaine.

L’étude révèle deux conditions à l’essor de l’agroécologie:

  • la mise en place de conseils techniques spécifiques à l’agroécologique, de même qu’un soutien aux réseaux de gestion de semences locales et de connaissances agroécologiques par la recherche, la vulgarisation et la formation.
  • des mesures pensées à l’échelle du territoire alors qu’elles l’étaient initialement au niveau de la parcelle ou de l’unité de production. La dimension territoriale est celle de la gestion des ressources naturelles, des paysages, des réseaux de savoirs et de connaissances, de l’organisation du commerce de proximité...

Les conclusions de l’étude indiquent une reconnaissance croissante de l’agroécologie pour faire face aux crises climatiques, géopolitiques et financières qui affectent les systèmes agricolesconventionnels. Mais l’agroécologie reste encore très marginale en termes de production, de commercialisation. D’autant qu’elle émergedans le cadre de politiques publiques majoritairesgénéralement contraires, voire hostiles à ses principes. Des efforts de diffusion et de formation ont été réalisés par les mouvements sociaux, les organisations de producteurs, les écoles techniques, les universités, les ONG et les services publics de vulgarisation agricole. Cependant, il manque encore un lien fort avec les consommateurs pour constituer des coalitions élargies en faveur d’une alimentation saine et respectueuse de l’environnement. La formation de tels mouvementsdépend également d’alliances entre les courants de l’agroécologie, de l’agriculturebiologique, de la biodynamieet de la permaculture.

* Argentine, Brésil, Chili, Costa Rica, Cuba, El Salvador, Mexique, Nicaragua.

Des politiques publiques spécifiques commencent à voir le jour
Ces dernières années, l’agroécologie s’affirme en Amérique latine comme une alternative aux systèmes productifs conventionnels et à l’agrobusiness. Au Brésil, un programme national d’appui à l’agroécologie et à l’agriculture biologique est mis en place depuis 2012, touchant près de 60 000 exploitations. Au Nicaragua, une loi de promotion de l’agroécologie et de la production biologique est promulguée en 2011. Même si elle rencontre des difficultés de mise en œuvre, cette loi représente un pas important dans la reconnaissance de ces formes alternatives de production. Au Salvador, une politique d’appui à l’agroécologie est proposée au gouvernement par le comité national d’agriculture familiale, en août 2017.

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